Instant de rêve, Instant de paix... [Pv : Kyoko Segawa]

En quelques fractions de secondes, beaucoup de choses peuvent arriver. Dans ces quelques secondes, des milliards de choses se passent pour des milliards de gens. Dans cette goutte toujours étirée du temps, une personne peut avoir en moyenne une cinquantaine de pensées, si ce n'est plus, ainsi que la moitié pour quelques gestes. Yumi, étrange petite poupée dans un rayonnage de la plus grande librairie de Tokyo, n'était pas de ces gens là; Elle utilisait tout son temps en pensées et en rêves éveillés, prétextant qu'il était bien plus utile de rester immobile à lire qu'à faire des gestes qui s'avéreraient au final complètement inutiles. Mais à présent que ce point est éclairé, nous pouvons revenir à sa personne frèle, figée face à plusieurs livres alignés, en tenant un autre à la main, peut-être le troisième de la journée. Si la majorité de son temps était utilisée pour ses cours, l'autre partie pour les gens et les relations sociales, la dernière était sans aucun doute destinée aux livres de cap et d'épées. Lorsque l'école n'avait pas lieu, comme ce samedi après-midi paisible, elle venait ici ou s'enfermait dans sa chambre pour lire les quelques livres qu'elle avait emprunté avant à la bibliothèque. Et c'était tout.

Aujourd'hui ?

Il n'y avait rien de spécial, elle ne voulait rien de différent, ne changeait pas ses habitudes; Après un réveil compliqué par quelques éternuements inquiétant, elle s'était habillée pour aller déjeuner. Ce geste coûtumier excercé en présence de sa mère et de sa discution débitée à un rythme rapide, elle avait prit son sac pour sortir avec un dernier morceau de pain à la main. Il n'y avait rien, rien qu'elle désirait ou ne désirait pas. Certaines mauvaises langues auraient dits qu'elle n'avait besoin de rien, et surtout pas de la présence des autres, mais il n'y en avait pas dans le quartier dirigées contre la jeune fille innocente qu'était en vérité Yumi. Juste un matin comme les autres conduisant à un après-midi pareil aux précédents jours, peu de chance de rencontrer quelqu'un et encore moins de chance de changer d'avis. Il n'y avait que des pensées tourbillonnantes dans son esprit à peine éveillé, émerveillé par le grand jour et les étincelles dorées du soleil d'automne...

Elle avait prit le métro, assise à côté de la fenêtre juste à côté d'une sortie, avait regardé le sol en croisant sagement ses mains sur ses genoux, puis elle était descendue comme elle était montée pour rejoindre la rue de la librairie sans encombres. Elle avait poussé la porte, faisant tinter délicatement une cloche accrochée au mur qui la surmontait, avec adressé un léger sourire au commerçant avant de s'enfoncer dans les allées pour trouver son bonheur, une évasion de plus dont personne ne se serait douté de la véracité presque effrayante.

Parcourant les pages du bout des doigts, les lèvres légèrement entrouverte et les yeux perdus dans le vague des phrases, Yumi semblait totalement déconnectée de la réalité, comme un esprit pâle à la recherche de la rédemption.